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Rechercher Derniers commentairesquelle sensibilité, avez-vous un éditeur ?
Par Ernest, le 17.05.2011
une nouvelle incroyable, du grand art !
Par Ernest, le 17.05.2011
tes textes sont vraiment étranges. electriques, puissants, ravagés comme l'esprit d'un dément. je suis pas sur
Par leclowntriste, le 01.03.2011
i am done. i read the whole story!! i loved it loris :-) you are a great writer !
Par Katherine, le 03.11.2010
thank you loris. please print more?
Par k, le 24.10.2010
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Date de création : 21.09.2010
Dernière mise à jour :
03.01.2011
27 articles
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- Professeur, avec vous j’ai l’impression de vivre un rêve. Où donc allez-vous m’emmener maintenant ?
- Nous allons faire ce que nous avions prévu et nous rendre à Dieppe.
- Vous comptez toujours retrouvez la trace du gros bourgeois et de la bande des cinq ?
- Plus que jamais ! Je suis curieux de voir comment chacun va s’adapter à son milieu.
- Mais cela relève de la sociologie et non de la science.
- Cela pourrait tout aussi bien relever de la morale mon ange, et n’oubliez pas ce que disait Montaigne : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
- Vous êtes un homme de grand savoir professeur, fit Delphine, admirative.
Le jour se levait timidement et Jean conduisait sans fatigue. Il venait de rejoindre la Nationale 27. La radio diffusait un vieux titre de Tom Novembre : C’est la chanson des bavards, qui parlent, qui parlent…La luminosité des paysages rappelait à Jean certaines toiles de Delacroix, Pissaro, Renoir, Sickert ou même Sisley. Il ignorait que ces grands peintres avaient, tous, séjourné dans le coin.
Enfin le couple arriva à la plage la plus proche de Paris. Engourdie par le sommeil, Delphine esquissa un timide sourire.
- Vous êtes réveillée ? C’est parfait nous allons pouvoir nous mettre au travail.
- De grâce, professeur ! Il est à peine six heures. Ne pourrions-nous pas attendre un peu ? Et puis tous vos indésirables doivent dormir à une heure si matinale.
- Soit ! Voici une charmante petite auberge. Nous allons nous y reposer et reprendre quelques forces.
Après avoir réveillé un gardien, à peu prés sympathique, le couple fut conduit au premier étage ; Chambre 11. La pièce était charmante et donnait sur un prés ou des chevaux s’étiraient dans la brume matinale. De la vapeur s’échappait de leurs naseaux.
Avec soulagement, Jean constata que la chambre était équipée de lits séparés, ce qui lui assurait un repos inespéré (Ah, bien sûr…Si c’était Gilles qui avait écrit ce passage, il n’y aurait eut qu’un grand lit, Delphine n’aurait pas eu sommeil et un distributeur de Viagra aurait été installé dans la salle bain. Parfois, Gilles devrait lire autre chose que Houellebecq ou Begbeider).
Le couple dormit jusqu’à une heure de l’après-midi. Delphine se réveilla la première. Elle observa un instant le scientifique. Il dormait tout habillé, sur le dos, une jambe repliée et une main derrière la tête. Un peu comme Jean-Paul Belmondo dans l’affaire Stavinsky. Pour jouer, elle fit d’horribles grimaces devant le visage endormi de Jean. Tantôt elle louchait en tirant sur la pointe de ses oreilles, tantôt elle écarquillait les yeux en écartant ses paupières. Impassible, le professeur ne bronchait pas. Pris par le jeu elle lui fit des doigts d’honneur à quelques centimètres de son nez. A ce moment précis jean ouvrit les yeux.
- Arrrrrgh, fit Delphine en tombant à la renverse.
- Arrrrrgh, hurla le scientifique, terrorisé.
Embarrassée par la situation, Delphine prétexta avoir fait un cauchemar et se recoucha, gênée.
- Bon, je vais faire ma toilette, dit Jean.
Après avoir fermé à clef la porte de la salle de bain, il s’installa sur le cabinet de toilettes. Il prit mille précautions pour viser le côté oblique de la faïence afin que son urine ne tomba pas directement dans l’eau. La douce mélopée ainsi émise aurait certainement attiré l’attention de Delphine. Cela eut été alors, un grand moment de solitude mais en rien comparable à ce qui l’attendait. Alors qu’il s’apprêtait à se relever et à tirer la chasse, une crampe violente lui compressa l’abdomen. Puis, une seconde. Le scientifique était victime d’une de ses, malheureusement familières, crises de coliques.
Surtout ne pas péter, pensa Jean. A cet instant précis Delphine frappa à la porte de la salle de bain.
- Professeur, pouvez-vous m’ouvrir un instant, j’aimerais récupérer mon vernis à ongles.
- Attendez, fit jean en se serrant le ventre.
Le malheureux essayait comme un diable de se retenir mais sentait bien qu’il ne tiendrait pas longtemps.
- Professeur, ça ne vas pas ?
- Attendez, je vous en prie !
Sentant qu’il ne pouvait plus se contenir, Jean décida de feinter et de dissimuler son pet par un toussotement rauque. Malheureusement pour lui, il ne parvint pas à synchroniser les deux sons, ce qui donna le résultat suivant :
- Attendez, heuf, heuf, heuf…Prrrrrrrrrrroooooooooooooooouuuuuuuut !
Delphine cessa de frapper à la porte. Elle cessa même de parler. Confus, Jean resta enfermé plus d’une demi-heure dans la salle d’eau. Après avoir tiré 5 fois la chasse et aspergé la pièce de parfum et de déodorant, il sortit en disant, d’un air dégagé :
- Excusez-moi chérie, je me suis assoupi dans mon bain.
13
Vers 14 heures, le couple déjeuna dans un petit restaurant sur le port de plaisance Jehan-Ango : « Le Café Suisse ».
Dés leur arrivé dans l’établissement Jean demanda au maître d’hôtel :
- Sommes-nous dans le fameux « Café Suisse » où Oscar Wilde avait l’habitude de prendre ses pots ?
- Non, je ne crois pas Monsieur, ce restaurant est plus récent. Mais c’est en partie, à cause de cette anecdote que nous avons baptisé ainsi notre établissement.
Le maître d’hôtel les installa et leur donna les menus. Quelques minutes plus tard, il se présenta à nouveau devant eux.
- Vous avez choisi ?
- Je prendrai une cassolette de moules, une sole dieppoise et je finirai par une crêpe cauchoise flambée aux pommes, fit Delphine.
- Pour ma part ce sera un foie de saillot et une marmite. Je ne prendrai pas de dessert.
Une fois l’employé reparti, Delphine demanda :
- Qu’est-ce que c’est une marmite ?
- C’est une spécialité de la région. Une sorte de bouillabaisse normande où la crème remplace la tomate. C’est un mélange de poissons « nobles » et de coquille St Jacques.
- Mais comment savez-vous cela, vous m’avez avoué, l’autre jour, n’avoir jamais mis les pieds dans le pays.
- Lorsque j’ai choisi Dieppe je me suis documenté sur la région. Ainsi, j’ai appris pas mal de trucs sur l’histoire de la ville. Tenez, vous voyez cette gravure sur le mur ?
- Oui, elle est très jolie.
- Elle représente les armoiries de la ville. On y voit un navire entouré de deux sirènes tenant, chacune, un miroir. Le tout est surmonté d’une tête de chérubin aux ailes déployées. Enfin, à la base, il y a une croix de guerre.
- Tout cela est très symbolique.
- Vous ne croyez pas si bien dire. Le bateau pourrait très bien signifier le départ de tous les indésirables vers Dieppe. Les sirènes seraient les murs qui les retiennent et l’ange la bénédiction de Dieu.
- Et la croix de guerre, Professeur ?
- Elle symbolise la croisade que nous menons contre la délinquance.
Les yeux de Delphine scintillaient de l’admiration qu’elle portait à son amant. Le reste du repas ne fut que mots doux, gentillesse et politesse.