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Date de création : 21.09.2010
Dernière mise à jour : 03.01.2011
27 articles


LA POULE X

Publié le 24/10/2010 à 11:38 par joliroi Tags : merci image fond cadeau chez photos film roman homme nuit travail livre jardin
LA POULE X

Le lendemain, Arsène et Roland se rendirent au musée de Madame Tusseau dés l’ouverture. Ils croisèrent le directeur et fixèrent avec lui une date pour la séance avec Robert De Niro.

- A cette heure-ci, il n’y a pas beaucoup de monde. Verriez-vous un inconvénient à ce que nous visitions, à nouveau les différentes galeries, demanda Arsène ?

- Vous êtes ici, chez vous. Faites ce qu’il vous plaira. Vous voudrez bien m’excusez mais j’ai beaucoup de travail. Si je ne vous revois pas, rendez-vous pour la séance dans nos ateliers.

Les deux sculpteurs saluèrent cordialement le directeur puis ils partirent explorer le musée à la recherche d’indices. Roland se fit photographier entre Suzanne Sarandon et Morgan Freeman. Arsène, leur préféra le Dalaï Lama.

- Fais en sorte que l’on ne voit pas les gens derrière, demanda-t-il à Roland. Et puis essaies d’éviter que le flash ne se reflète trop sur les visages de cire.

- C’est bon, répondit Roland, agacé. Je te rappelle qu’on a un mystère à résoudre.

- Oui, enfin bon… La disparition de Turner ne contrarie en rien nos projets.

- Peut-être, mais je la trouve bizarre. Elle intervient juste après notre visite d’hier. Et n’oublie pas qu’il portait une croix blanche lorsque je l’ai rencontré.

- Tu crois que c’est l’homme que tu as vu hier devant l’entrée ? Tu as peut-être raison, soyons sur nos gardes.

Les deux hommes examinèrent, plusieurs heures durant, l’anatomie de chaque statue à la recherche d’hypothétiques indices. En vain.

Alors qu’ils visitaient la galerie des horreurs, Roland se figea devant les deux pendus.

- Qu’y a-t-il, demanda Arsène.

- Tu ne remarques rien ?

- Non, je ne crois pas, pourquoi ?

Roland sortit son appareil numérique et fit défiler les photos prises la veille.

- Regarde comme c’est étrange.

- Quoi, qu’est-ce qu’il y a, demanda Arsène, impatient.

- Le pendu de droite, il est beaucoup plus petit que celui d’hier.

Arsène examina l’écran à cristaux liquides du petit appareil et constata que son ami avait vu juste.

- Mets-toi au bout du couloir et assure-toi que personne n’arrive.

Tandis qu’Arsène s’exécutait, Roland souleva le sac de toile qui recouvrait le visage du pendu. Il constata, horrifié, qu’il s’agissait de Ronald Turner. Malheureusement pour lui, son cadavre n’avait rien d’une statue. Roland posa sa main sur le sein gauche de Ronald. La cage thoracique avait était défoncée.

- Quelqu’un a enlevé le cœur !

- Ne restons pas là, s’écria Arsène. Quittons cette morgue au plus vite.

Les deux hommes s’enfuirent étouffant dans leur gorge un cri de panique. L’idée qu’une autre personne connaisse leur secret les terrifiait. Ils retournèrent à la réception et demandèrent à visiter les ateliers. Un jeune homme roux et fort sympathique se présenta quelques minutes plus tard. Il leur expliqua qu’il était sculpteur lui aussi, mais que le musé l’employait en qualité de guide pour la visite des ateliers. L’auguste rouquin les conduisit dans les entrailles du bâtiment. Il ouvrit plusieurs portes et, en haut d’un escalier, l’atelier désert apparut.

- Voilà messieurs ! Vous êtes sur votre nouveau lieu de travail.

Avec beaucoup d’enthousiasme, il expliqua aux deux français où se trouvaient les différents outils. Avant de partir, il désigna du doigt leur casier métallique. Il les salua puis disparut, avalé par une porte battante.

Une fois seules, Arsène et Roland entreprirent une fouille minutieuse et silencieuse de l’atelier afin de trouver des indices sur le meurtre de Ronald Turner. Ils passèrent en revue chaque tiroir, chaque armoire et chaque placard. Roland ouvrit le casier qui leur était destiné. A l’intérieur, il trouva un morceau de tissu gorgée de sang. Il servait de linceul au cœur de l’employé. Une croix blanche était plantée sur le dessus. Devant cette macabre découverte, il courut vomir dans les toilettes. Arsène se précipita vers le casier pour contempler à son tour, le cadeau de bienvenu.

Avec un sang froid forçant l’admiration, Arsène récupéra une boite en carton sous un établi. A l’aide de chiffons, il y déposa le cœur et referma le couvercle. Accroupi prés de la porte, Roland le contemplait.

- Tu compte rester comme ça toute la journée, demanda Arsène. Où est donc le grand serial-killer qui fait des pieds de nez aux douaniers des aéroports ? Ne perdons pas de temps ici, il faut partir au plus vite et se débarrasser du cœur.

Le regard dans le vide, Roland se leva et le suivit. Les deux hommes quittèrent le musée et jetèrent l’organe sanguinolent dans une benne à ordure.

- Comment te sens-tu, Roland ?

- Je vais très bien, pourquoi cette question ?

- Pour rien …

- Je réfléchissais à ce qui vient de nous arriver. Tu as agi courageusement. C’est un peu comme dans « amicalement votre ». Pendant que Dany Wilde s’active Brett Sinclair, lui, gamberge et regarde d’un œil amusé son ami.

- Tu n'avais pas l’air si amusé que ça… Enfin vas-y Brett, explique ton plan.

- Je suis persuadé que quelqu’un sait comment nous travaillons. Cette personne veut nous faire peur, peut être même nous faire fuir ce pays. Alors je te pose la question que tout bon détective doit se poser : A qui peut profiter le crime ?

- Comment veux-tu que je sache ?

Roland regardait son ami avec une morgue retrouvée.

- A un sculpteur voyons. Nous faisons de l’ombre à l’un de nos confrères, c’est évident.

- Ton raisonnement tient debout mais pourquoi ne nous a-t-il pas balancés et pourquoi avoir tué Ronald Turner ?

La réponse à cette question allait arriver plus vite que Sinclair et Wilde ne l’imaginaient.

*

- Pardonnez-moi, messieurs. Lequel d’entre vous est Arsène Rimbaud ?

Les deux sculpteurs se retournèrent vers le réceptionniste de l’hôtel.

- C’est moi, pourquoi ?

- Une lettre pour vous, Monsieur.

- Pour moi ? Qui l’a déposée ?

- C’est un coursier, Monsieur.

Roland regarda son ami avec inquiétude et lui dit doucement :

- Ne l’ouvre pas ici, nous la lirons en haut.

Une fois dans la chambre, d’un geste nerveux, Arsène déchira l’enveloppe. Il s’assit sur l’unique chaise de la chambre et lit, à voix haute :

Monsieur,

Vous détenez un bien inestimable. J’ignore comment vous êtes entré en possession du manuscrit mais sachez qu’il ne vous sera d’aucune utilité sans les deux pages qui lui ont été arrachées. Avant vous, d’autres personnes ont connu le succès et la gloire grâce au procédé mystique mais toutes finirent assassinées. Il existe pourtant un moyen de conjurer ce funeste destin. Je suis disposé à vous en faire profiter à condition que vous acceptiez de me révéler le procédé mystique.

Vous pouvez choisir de courir le risque si vous n’êtes pas superstitieux mais je vous aurai prévenus. J’attire votre attention sur le fait que ceci n’est pas une menace mais simplement une proposition. Si vous déclinez mon offre, vous n’entendrez plus jamais parler de moi.

Je serai demain soir à 21 heures au « Thames Barrier » de Woolwich mais je ne vous attendrai pas toute la nuit. Votre subalterne peut vous accompagner.

- Voilà, dit Arsène, et la lettre n’est pas signée.

- Mais pour qui il se prend ce connard, éructa Roland. Je lui en ficherai moi du subalterne !

- Ne sois pas aussi susceptible. Cherchons plutôt à savoir qui est l’auteur de cette lettre et surtout comment a-t-il compris que nous utilisons le procédé décrit dans le manuel.

- Le meilleur moyen de le savoir est de se rendre au rendez-vous et de le lui demander.

- Tu sais où ça se trouve toi, Woolwich ?

- Non, répondit Roland, mais dans le hall de l’hôtel il y a un point internet. On doit pouvoir y glaner ce genre d’information.

- OK ! ça ne t’ennuie pas pas d’y aller sans moi ? Moi, je vais prendre une douche et réfléchir à tout ça.

Une demi-heure plus tard, Roland remonta dans la chambre. Il s’adressa à Arsène :

- Depuis 1984, un barrage mobile, le Thames Barrier à Woolwich, protège la capitale des risques d’inondation lors de hautes marées, dues aux tempêtes en mer du Nord. Voilà l’endroit qu’a choisi notre mystérieux correspondant pour nous fixer rendez-vous.

- Je pense que nous devrions nous y rendre.

- Ce n’est pas un peu risqué ?

- Si cette personne avait voulu se débarrasser de nous, elle l’aurait fait depuis longtemps. Elle ne s’est pas gênée avec ce pauvre Ronald. De toute manière le livre est notre garantie. Tant qu’il est caché, il ne peut rien nous arriver.

- Tu veux que je reste là avec le livre, demanda Roland sans trop d’espoir.

- Non, nous ne serons pas trop de deux demain soir. On ne sait jamais comment les choses peuvent tourner. Quant au manuscrit, il faut l’enfermer dés maintenant dans une consigne de Victoria Station.

Les deux hommes prirent un taxi qui les conduisit à la gare. Ils mirent le livre sans couverture en sécurité et regagnèrent leur hôtel, fatigués.

Pour se détendre, Arsène choisit de se plonger dans la lecture d’un roman de Michel Houellebecq mais un bruit qu’il identifia comme étant celui d’un frottement l’empêchait de se concentrer. Il releva la tête et découvrit Roland qui creusait l’intérieur d’une savonnette avec un petit canif.

- On peut savoir ce que tu fabriques ?

- La clef ! Il faut mettre la clef de la consigne à l’abri, s’exclama Roland.

- Nous ne sommes tout de même pas dans un film de James Bond.

- Peut-être, en tout cas le cercueil dans lequel repose Ronald n’a rien d’un accessoire de cinéma.

Intrigué, Arsène observa son ami couper le savon en deux. Il creusa ensuite, l’un des morceaux de manière à en faire un petit coffret. Il y déposa la clef et enfin, il entreprit de souder les deux parties en massant la fissure sur toute sa longueur avec un peu d’eau.

Conscient de l’intérêt qu’il suscitait chez Arsène, il le regarda en souriant et s’adressa à lui en ces termes :

- Alors Danny Wilde ? On prend des notes ?

Il faut dire que la savonnette reconstituée et posée négligemment sur le rebord de la douche constituait une cachette idéale.

Satisfait, Roland se coucha mais le meurtre de Ronald Turner l’empêchait de dormir. Du fond de son lit, il lança un timide :

- Tu dors ?

- Mmmmmmmmmmm, maugréa son ami.

- Je pense à Ronald.

- Arrête de me parler de ça, j’ai sommeil.

- Dis, t’as pas les j’tons ?

- Oui, un peu et toi ?

- Franchement, oui ! Même, que ça m’empêche de dormir.

- Ca la fout mal si on dort tous les deux dans le même lit ?

Bien qu’Arsène n’eut aucun doute sur les mœurs de son ami, il réfuta cette éventualité.

- Il vaudrait mieux que l’on reste à notre place. Je vais te donner un truc pour ne plus avoir peur. C’est mon père qui me l’a appris quand j’étais petit. Tu vas imaginer la maison de tes rêves. Pour commencer, tu avances dans une grande allée traversant un magnifique jardin. Essaie d’imaginer cela.

- Oui, je le vois. Il y a de grands arbres, ce sont des chênes.

- Parfait, à présent, visite ta maison. Tu dois imaginer chaque pièce de la cave au grenier. Elle doit être à ton image et selon tes goûts. Ce doit être la demeure idéale. Tu verras que tu dormiras avant d’avoir fait le tour du propriétaire.

- Merci du conseil Arsène. Tu es un ami !

Roland pénétra dans la cuisine. C’était une salle immense avec un piano pouvant recevoir au moins une dizaine de casseroles. Un gigantesque frigo américain côtoyait un lave vaisselle dernier cri et une machine à laver branchée sur internet. Il ouvrit un placard coulissant en acajou et découvrit à l’intérieur … un pendu ! Dans le salon, un cœur sanguinolent avait été déposé dans la corbeille à fruits. Dans la salle de bain, une tête en décomposition flottait dans le lavabo.

Malgré ces horreurs, le sculpteur finit par s’endormir et passa le reste de la nuit dans les bras de Morphée.

Commentaires (2)

k le 24/10/2010
thank you Loris. Please print more?


Katherine le 03/11/2010
I am done. I read the whole story!! I loved it Loris :-) You are a great writer !


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