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Rechercher Derniers commentairesquelle sensibilité, avez-vous un éditeur ?
Par Ernest, le 17.05.2011
une nouvelle incroyable, du grand art !
Par Ernest, le 17.05.2011
tes textes sont vraiment étranges. electriques, puissants, ravagés comme l'esprit d'un dément. je suis pas sur
Par leclowntriste, le 01.03.2011
i am done. i read the whole story!! i loved it loris :-) you are a great writer !
Par Katherine, le 03.11.2010
thank you loris. please print more?
Par k, le 24.10.2010
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Date de création : 21.09.2010
Dernière mise à jour :
03.01.2011
27 articles
- Bonjour Monsieur Kholer, voici le courrier. Je vous rappelle que vous avez rendez-vous à 10h30 avec Monsieur Garcia.
- Garcia, Garcia …
- C’est au sujet du jumelage avec la ville espagnole de Badajoz.
- Ah oui, je l’avais complètement oublié. Je vais potasser le dossier. Merci beaucoup mademoiselle.
Pendant plus de deux heures, le chargé de communication examina les documents que sa secrétaire lui avait remis. Son talent prononcé pour le jeu d’échecs était la confirmation éloquente de ses prédispositions en matière de logique et de mémorisation photographique. Il lui suffisait de parcourir une seule fois un dossier, sans aucune prise de note, pour synthétiser et intégrer les données fondamentales de toute problématique.
Son bureau se distinguait par son aménagement. Les murs étaient recouverts d’un papier peint vert émeraude. Un lustre en verre qui ne fonctionnait pas pendait au plafond. Les stores étaient toujours baissés. Lorsqu’on lui demandait pourquoi il se complaisait dans cette semi-obscurité, Richard répondait invariablement : Je passe le plus clair de mon temps à l’obscurcir car la lumière du jour me fait mal aux yeux.Il prétendait être l’auteur de cet aphorisme mais personne n’était dupe.
Ayant besoin de renseignements supplémentaires, il ouvrit la porte de son bureau pour appeler sa secrétaire. Hélas Josy était partie faire des photocopies. La sachant éloignée, il entreprit de fouiller ses tiroirs. Des bonbons Stoptou s’amassaient entres règles et trombones. Dans une trousse transparente, une petite souris blanche côtoyait des pastilles de Spasfon.
Finalement, il remarqua sur son bureau un joli bâton de rouge à lèvres Channel. Le tube en écaille s’imposa à lui comme une allégorie de la tentation.
Il n’y a pas de hasard, pensa Richard qui décidément avait le sens de la formule. Mais s’emparer de l’objet eut été trop facile. Il attendit donc le retour de sa secrétaire et lui demanda de chercher un numéro de téléphone. Tandis que la pauvrette s’exécutait, il se saisit de l’objet quasiment sous ses yeux. Il joua même avec le capuchon en discutant avec elle. Finalement, il regagna son bureau pour passer son coup de fil.
- Monsieur Garcia est arrivé.
- Très bien, faites-le entrer.
L’Espagnol était âgé d’une quarantaine d’année. C’était une personne élégante et élancée. Il portait un costume en serge noir et le peu de cheveux qui parsemaient son crâne étaient gominés en arrière. Un léger parfum de lavande le précédait.
Quel bel homme, pensa Josy.
- Messié, au nom du maire de Badajoz, yé souis flatté dé vous serrer la main. Notre pétité villé s’enorgueillit de ce jumelage. C’est oune opportunité économique et touristique sans précédent.
Richard écoutait cet homme charmant en jouant avec une petite pièce en or datant de l’époque romaine. Cette relique avait été découverte, avec d’autres objets, lorsque le conseil municipal avait décidé de faire creuser un tunnel sous la ville. Des fouilles avaient alors été entreprises et la totalité des objets trouvés furent photographiés dans les studios du service photo municipal. C’est à cette occasion que Richard s’empara de la pièce. Le responsable du service, Laurent Perrier, avait reçu, à l’époque, un blâme pour l’avoir égarée. Depuis, Richard en avait fait son porte-bonheur. Par provocation, il jouait à la faire rouler entre ses doigts lorsqu’il discutait avec le maire ou avec une personnalité politique de la ville.
Peu après 12 heures, il proposa à son hôte de l’inviter à déjeuner. Sa secrétaire étant en pause, il chercha dans son petit agenda le numéro de téléphone de « La fleur de Jaures », le restaurant gastronomique préféré des élus.
- Allô, Grégoire ? Richard Kholer à l’appareil. J’aimerais réserver une table pour deux personne vers 12h30.
- …
- Très bien, nous arrivons tout de suite.
Richard retourna dans son bureau. L’Espagnol avait rangé tous ses documents dans une petite serviette en cuir, noire. Il l’attendait souriant, en se tenant droit devant son siège. La couleur bleue d’un menton pourtant glabre témoignait de la dureté de sa barbe.
- C’est arrangé, Allons-y.
En, prononçant ces mots, Richard réalisa qu’il n’avait plus en main son fameux sou- fétiche. Il se retourna vers son bureau, en examina rapidement le plateau mais la pièce d’or n’y était pas.
- Pardonnez-moi un instant, dit-il.
Nerveusement, il se mit à ouvrir chaque tiroir, à soulever chaque dossier et à vérifier le contenu de sa corbeille à papier.
- Quelque chose né va pas, messié Kholer ?
- Non… enfin oui ! J’avais une pièce dans la main tout à l’heure.
- Effectivement, oune très jolie pièce mêmé.
- Comment ça très jolie, vous voulez dire qu’elle vous plaisait, fit Richard, à quatre pattes sous son bureau.
- Il sé trouve que yé suis noumismate, il est donc logique qué cé détail ait attiré mon attention’.
…Mais qu’avez-vous à mé régarder dé la sorte ?
Les yeux bleus de Richard lançaient des éclairs à l’Espagnol. Il se releva et desserra son nœud de cravate.
- Rendez-la-moi !
- Yé vous démandé pardon ?
- C’est vous qui l’avez prise. Elle vous plaisait et vous me l’avez dérobée alors que je téléphonais.
- Mais pas dou tout, qu’est-ce que vous racontez ?
- Allez, videz vos poches !
- Mais ça va pas, non ?
- Videz vos pooooooches, hurla Richard en saisissant l’espagnol par le cou.
- Mais lâchez-moi espècé de fou !
Devant la brutalité du conseiller, l’Espagnol, plus fort physiquement, lui assena un violent coup de tête. Richard partit en arrière et fit exploser la vitrine du meuble où étaient exposés des coupes et médailles diverses. Alarmé par le fracas, le maire fit irruption dans la pièce :
- Mais qu’est-ce qui se passe ici ?
- Il sé passé qué vous fériez mieux d’être plous vigilant lorsqué vous récroutez vos collaborateurs, messié.
L’Espagnol, en colère, poussa le magistrat et sortit en marmonnant quelques injures dans sa langue natale.
- Pédé, lança Richard.
Un instant plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau. Richard, assis sur le coin de son bureau, la tête en arrière et le nez en sang, lança un regard plein de rage vers le nouveau venu.
- Heu… excusez-moi. Monsieur Kholer ? Nous avions rendez-vous je crois. Je suis venu tout à l’heure mais il n’y avait personne.
Le jeune homme était de type italien, il paraissait sortir de la puberté. De beaux cheveux bouclés caressaient son fin visage. Un long nez, des lèvres charnues et des fesses bombées, voilà comment on aurait pu décrire ce personnage. Portant une chemise blanche, une cravate rouge et un imper beige, il s’approcha timidement dans des effluves de patchouli.
- Je ne sais plus avec qui j’ai rendez-vous aujourd’hui mais si vous le dites ! Comment vous appelez-vous ?
Richard se rassit à son bureau compressant son nez dans un mouchoir taché de sang.
- Loris
- Ha oui, c’est pour la place de photographe ?
- C’est exact. Mais je peux revenir plus tard si vous le désirez…
- Non, ça va aller, asseyez-vous.
Des gouttes de sueurs perlaient le long des tempes de Loris.
- Ca va, jeune homme ? Vous êtes tout pale !
- Non, monsieur Kholer, c’est juste que… La vue du sang…
Loris tomba de tout son poids (à l’époque il ne pesait que 70 kg) sur la moquette épaisse.
- Merde, il est tombé ce con, vite aidez-moi, aidez-moiiii !
En l’espace de quelques secondes le photographe postulant recouvrit ses esprits. Assis, à même le sol, il se confondit en excuses mais devant le visage recouvert de sang séché de Richard, il perdit à nouveau connaissance. Lorsqu’il reprit conscience, Richard lui parlait avec un classeur devant lui pour se cacher.
- Installez-vous, je vais aux toilettes me débarbouiller, je n’en ai pas pour longtemps.
Cinq minutes plus tard Richard revint choir dans son siège pivotant en arborant son sourire lumineux.
- Alors Loris, tu viens pour la place de photographe ?
- Oui, c’est ça. J’ai déjà travaillé avec Claude…
- Non, non, non, je me fous de savoir avec qui tu as bossé. Ce qui compte c’est que j’ai confiance en toi. Je peux te faire confiance ?
- Oui, je crois.
- Tu penses être mal tombé aujourd’hui, pas vrai ?
- Ben… oui ! Il me semble que vous vous disputiez à mon arrivé, non ?
- Peu importe, you are the right man at the right place !C’est ta chance, tu comprends ?
- Non pas vraiment.
- Avant que tu n’arrives ici, l’espèce d’Espagnol qui m’a foutu ce coup de tête, m’a dérobé mon sous porte-bonheur. Sois dit en passant, s’il n’y avait pas eu le Maire pour me retenir, je l’aurais coupé en deux ! Parce que je suis casque à boulons moi, tu sais !
- Je vois, répondit Loris, sceptique.
- Enfin, là n’est pas le problème. Mon sous fétiche est entre les mains de ce joueur de castagnettes.
- J’en suis réellement désolé mais qu’attendez-vous de moi ?
- Je t’offre une période d’essai, comme détective. Tu dois te débrouiller comme tu veux, mais ce voleur doit être pris en flag. Te sens-tu capable d’une telle mission ?
Loris sentait sa poitrine se gonfler d’orgueil. Depuis toujours il rêvait de marcher sur les traces de Roger Moore dans amicalement votre (malheureusement pour lui, s’il avait dû incarner l’un des personnages de cette merveilleuse série, il eût été forcément Tony Curtis, Roger Moore m’étant réservé - à moi : Gilles Da Silva - , je l’avais dit le premier).
- Monsieur Kholer, vous avait frappé à la bonne porte. Si ce mangeur de paella est votre voleur, je le prendrai la main dans le sac.
- Bien petit, tu me plais. On va la lui faire cracher ma pièce.
- Et comment !
- Bon, alors écoute ! Tu commences dés maintenant. Ne parle à personne de ta mission. Viens avec moi au service photo. Tu choisiras un appareil numérique, et après tu ne lâches plus ce salaud. Je te promets un CDI si tu parviens à le coincer.
- Dans ce cas, je pense que l’on devrait lui tendre un piège.
- Bien vu petit. Je suis déjà fier de toi. Nous avons un repas ce soir avec le maire, les élus, les directeurs de cabinets et bien sur notre kleptomane. J’ai, chez moi, un « Dupont » en or.
Un instant, Richard leva les yeux et, rêveur, se revit dérobant le briquet au Président du Conseil Général.
- Alors voilà ce que nous allons faire : Tout d’abord, je vais m’excuser auprès de Garcia et pour me faire pardonner de l’avoir accusé, je l’inviterai à s’asseoir prés de moi au dîner. Je laisserai traîner le briquet sur la table. Toi, dans l’ombre, tu épieras chacun de ses gestes. Au cours du repas, je m’absenterai. Il profitera de l’occasion, trop lâche pour le voler sous mon nez, comme un vrai pro.
Surexcité, Loris regagna son petit studio de la rue Alézard. Il installa le programme de l’appareil numérique sur son ordinateur, puis il se prépara pour le grand soir. Les cheveux gominés en arrière, vêtu de noir et bardé de son Nikon, il se rendit à la salle des fêtes de la Mairie.
Comme prévu, Garcia se tenait à la droite de Richard. Les excuses de Richard avaient manifestement reçu un accueil favorable de la part de l’Espagnol car les deux compères se comportaient en véritables camarades. Leurs yeux rieurs brillaient de milles feux et leurs coudes devenaient aériens. Chaque phrase prononcée par l’Espagnol se terminait systématiquement par un « t’es pas fier ?» ce qui faisait hurler de rire Richard. Caché au balcon, Loris zoomait sur le briquet d’or posé sur la nappe en papier. Malgré la sympathie éthylique que Richard éprouvait pour son hôte, il n’en oubliait pas son plan et son « sou-fétiche ». Juste avant le dessert, il s’excusa et se retira de la table. Garcia, seul, attendit son retour continuant à boire et à sourire béatement. Inévitablement, il pinça une cigarette entre ses lèvres et l’alluma avec le briquet de Richard. En transe, Loris, mitrailla ce geste. Puis il rangea son appareil et se dirigea vers Garcia.
- Excusez-moi monsieur, je cherche Richard Kholer ?
- Ha yé té reconnais, tou avais rendez-vous cé matin, hein ?
- Oui, c’est exact.
- T’es pas fiiier de ma mémoire ?
- Heu… oui vous êtes physionomiste. Mais savez-vous où est Richard ?
- Il est parti aux toilettes.
- OK, pourriez-vous lui demander de m’attendre, je ne serai pas long.
- C’est entendou ! Yé loui dirai.
Aussitôt Loris couru chez lui. Il alluma son ordinateur et connecta l’appareil numérique. Il imprima trois photos montrant Garcia se saisissant du briquet. Il dévala ensuite les rues de la vielle ville jusqu’à l’hôtel de Ville. Richard avait repris sa place mais ses yeux ne riaient plus, malgré les blagues de l’Espagnol. De loin il aperçut Loris et vint à sa rencontre.
- Alors, mon briquet n’est plus sur la table ! Tu l’as vu quand il l’a volé ce salaud ?
- Oui et voilà les photos. A vous de jouer !
Richard ouvrit la pochette en tremblant.
- Ha le pédé, regarde ! Ce sont ces mains, je reconnais la chevalière.
- Oui et moi j’ai tout vu !
L’air mauvais, Richard se dirigea vers la sono et s’empara du micro.
- Excusez-moi mes amis, un peu de silence. J’ai quelque chose à vous dire.
A peine Garcia vit-il Richard sur l’estrade qu’il se mit à applaudir à tout rompre en lui criant des « tes pas fier ? ».
- Il y a parmi nous un voleur !
Garcia stoppa net ses applaudissements. Il remet ça, pensa-t-il.
- Ce voleur, nous l’avons accueilli à bras ouverts. Il venait nous ouvrir la route de l’amitié vers le sud mais doit-on juger un peuple sur une seule personne ? Je ne le pense pas. Cet homme est un malade, un kleptomane de la pire espèce.
Garcia se leva droit comme un I.
- Le voilà mes amis, le voleur qui ce matin m’a dérobé mon sou fétiche et ce soir mon briquet.
Richard désignait Garcia du doigt.
- Non, monsieur le maire vous ne me ferez pas taire cette fois. Tenez les preuves, regardez ces mains voraces et velues, elles ne laissent aucun doute.
Il brandit les photos à la tablée, outrée. Furieux, Garcia se rua sur Richard et lui administra cette fois un coup de poing dans le nez. Il hurla de sa voie nasillarde, plaquant ses mains sur son visage, enveloppant son nez en sang tandis que Loris se sentait partir à nouveau. Le Maire s’interposa entre les deux hommes.
- Richard, je vous somme de vous calmer. Quant à vous Monsieur Garcia, pouvez-vous vider vos poches sur-le-champ ?
- Yé n’ai rien à cacher. Voilà mes poches. Fouillez-moi si vous voulez, yé n’ai pas son briquet. Yé m’en souis servi pour allumer oune cigarette. Après yé l’ai reposé à sa place.
Pendant que les notables toulonnais essayaient de résoudre l’énigme, Loris partit sans bruit. Il remonta le cours Lafayette, puis les escaliers de son immeuble. Sur l’étagère, faisant office de bibliothèque, il sortit de derrière les albums de Margerin, une vielle boite en métal de Bergamote de Nancy jaune. Il l’ouvrit et déposa, prés du sous fétiche que Richard avait oublié à côté du téléphone de la secrétaire, le briquet en métal doré. Contemplant son butin, il s’assit sur son lit, la guitare à la main, pour jouer une jolie chanson des Beatles.
Hahahahaha! Cool :-)hé hé j'adore lire c'est très bien écrit ces détails des scènes sont très bien vu on visualise bien les personnages et les lieux ! un peu de suspens bravo mr Loris Norbertmerci Norbertmais qui donc es-tu ?
http://joliroi.centerblog.net
le lynxEcrire un commentaire